Note d‘intention

Monuments aux rires, aux sauts en avant et à la tendresse.

‘J’ai lu dans l’Histoire de la Résistance en 5 volumes pour se rattraper, qu’il y avait ainsi un courant mystérieux souterrain du grand fleuve Amour qui circulait en profondeur avec complicité et qu’il suffisait d’un moment de faiblesse pour s’y rejoindre et que l’impossible cessât d’être …’

Gary R. (Ajar Emile). Gros-câlin. 1974. Folio Poche. p 200

L’expérience du corps du tout-petit, dans sa matérialité, est le point de départ de son arrivée au monde, celle de son poids et de sa conquête progressive, de la chute et de son redressement modulé dans la marche, de son épaisseur dans les contacts que les autres et l’espace lui procurent. Notre corps porte son potentiel de développement dans l’espace, corps-sensible, corps-volume et non pas corps-écran.

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Penser l’écologie depuis le corps, ses gestes, son flux, comme un jeu, nous permet de donner une perspective à notre situation de vulnérabilité dans le monde et d’en faire un enjeu pour la mise en pratique avec les bébés et les enfants.

Depuis l’atelier Monument, un module du Master de l’EUR CAPS (Créative Approches of Public Space), apparaissent à travers une réflexion autour des lieux qui font mémoire dans nos villes, des propositions de condensation d’attention, autrement dit des monuments, d’une nature qui s’ajouterait au maillage des monuments existants et qui participeraient à l’expérience de situations sensibles, mobiles, d’hétérotopies, qui nous permettraient de nous acheminer vers de nouveaux passés en proposant une installation à jouer, non plus strictement un spectacle mais bien une agora du sensible.

En proposant des points de rencontres entre un dispositif de remémoration et notre distribution de l’attention qui engagerait plus que la perception visuelle mais aussi notre sphère kinesthésique entière, nous amenons l’attention aux sensations, concrètes et pour faire l’expérience de se blottir dans un creux, comme pratique à jouer.

Je fais l’hypothèse d’un élargissement de nos potentialités de considérations à d’autres échelles, d’autres rapports, d’autres respects, à la diversité des vivant.es, humains et non-humains.

Les propositions s’attachent à formuler des postulats qui rendent réciproques l’expérience d’être au monde, avec le grain de l’avoine, l’escargot glissant sur les sols en dessins perpétuels, la circulation du vent. Elles sont des points de matérialisation d’expériences pour les corps sensibles, des rappels à garder vivantes nos perceptions multiples et aiguisées, à les partager, grands et petits.

Une insurrection joueuse, à jouer, qui sorte de la sphère de l’invisibilisation les activités du réconfort, de l’encouragement, de la biophilie, du relâchement, de la facilité et du plaisir.

Une installation pour rendre le monde vivable, en somme et qui permettrait peu à peu de moduler nos imaginaires et les logiques même de ce que nous voulons honorer, conserver et cultiver.